23 octobre 2025
C'est un retournement de situation. L'entreprise Amis pourrait finalement être reprise par la société CMW. C'est en tout cas le sens des réquisitions de l'avocat général, ce jeudi après-midi, lors d'une audience devant la cour d'appel de Lyon. La décision sera rendue demain après-midi. Mais l'optimiste est ce soir de rigueur chez les acteurs du dossier.
Pourtant, en début de semaine, les représentants des salariés, alertés par leur avocat, s'étaient inquiétés que le parquet requiert une confirmation de la décision rendue en première instance par le tribunal de commerce de Lyon, à savoir une liquidation judiciaire. En trois jours, les choses ont semble-t-il tourné, alors que l'offre de reprise avait reçu de nombreux soutiens, jusqu'à celui, à peine caché, du ministre de l'industrie.
"Nous avons réussi à travers les argumentaires développés à convaincre le parquet général qu’il fallait réformer le jugement, analyse l'avocat du Comité social et économique, maître Jean-Louis Borie. C’était le dernier qui nous restait à convaincre". Car de l'entreprise Amis, aux administrateurs et mandataire judiciaire, en passant par les représentants des salariés, mais aussi par le principal client Renault, et le candidat repreneur évidemment, tout le monde s'était déjà positionné en faveur d'une reprise. Une position que les avocats des différentes parties ont pu argumenter à nouveau devant la cour, ce jeudi. Et cette fois, le représentant du parquet a semble-t-il été convaincu.
Evoquant un plan "mal expliqué" jusque-là, il a finalement requis l'infirmation de la décision de liquidation judiciaire rendue en première instance. "Maintenant que tout le monde est d’accord, je vois mal la cour décider autrement (qu'une reprise, NDLR)", positive, à la sortie de l'audience, maître Jean-Louis Borie.
Un espoir partagé par le maire de Montluçon, Frédéric Laporte, présent à l'audience. "Je suis très optimiste quant à la décision. Cette évolution est liée à la qualité de l’offre de reprise, et aux soutiens de nombreux acteurs". Le suspense ne durera pas longtemps. Puisque la décision de la cour d'appel doit tomber dès vendredi après-midi. "Le timing rapide aussi nous fait dire que le plan de cession va être validé. Ce serait une vraie réussite", veut espérer le secrétaire du CSE Domingos Leal.
La plan de reprise présenté par la société rhodanienne CMW prévoir de conserver 147 des 190 salariés. L'industriel Charles Le Goff ambitionne de faire du site montluçonnais "un centre d'excellence français de l'engrenage".
