C’était le procès de violences totalement gratuites commises sur une personne vulnérable. Un Commentryen de bientôt 19 ans a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis, lundi, en comparution immédiate.
Ce jeune majeur hébergé au village d’enfants de la cité minière faisait partie de cette bande de quatre jeunes qui s’en étaient pris à un homme de 93 ans, dans la nuit du 1er au 2 novembre dernier. Le nonagénaire avait été réveillé dans son sommeil et avait reçu des coups de bâtons. Epilogue d’une nuit d’errance durant laquelle le prévenu et ses trois compères âgés de 12 à 15 ans avaient également commis des dégradations au lycée Geneviève-Vincent.
"De base, on devait passer une soirée tranquille".Même une grosse semaine après les faits, le prévenu a encore du mal à expliquer comment cette virée entre jeunes a pu basculer à ce point.
"Au départ, on voulait sonner chez lui puis partir, raconte le mis-en-cause. Mais c’est parti trop loin".Lui, c’est un nonagénaire qui vivait seul à son domicile commentryen et qu’aucun de la bande ne connaît. "Il n’y avait pas de volonté de vols", assure le prévenu, qui évoque des agissements "collectifs".
Le seul tort de la victime a finalement été, peut-être, de refuser un verre d’eau à ceux qui l’ont ensuite agressé... Ils enfoncent alors sa porte d’entrée, lui jettent une bouteille remplie d’urine dessus, avant de lancer divers projectiles dont un bâton qui finit par toucher le vieil homme au front. Ce n’est qu’à la vue du sang que le quatuor finit par prendre la fuite.
"Une agression sauvage", pointe le substitut du procureur. Un "lynchage", abonde l’avocate de la victime, maître Anne Tribala-Langénieu qui a témoigné des retentissements de cette agression sur la victime, qui va bientôt intégrer une résidence pour seniors.
Des faits auxquels s’ajoute le saccage à coup d’huile, de yaourts et de verres cassés de la cuisine du lycée Geneviève-Vincent, la même nuit. En défense, l’avocate du jeune majeur a plaidé une enfance traumatique qui, a-t-elle tenté de convaincre, "explique beaucoup de choses".
Le compte-rendu d'audience diffusé dans nos journaux du jour.
Le jeune homme a été maintenu en détention. Le tribunal a également prononcé une interdiction de paraître à Commentry pendant trois ans, et d’entrer en contact avec les autres auteurs ainsi qu’avec la victime. Victime à qui il devra également payer 5.000 euros de dommages et intérêts. Dans ce dossier, les trois mineurs seront eux jugés par la juridiction pour enfants dans les prochaines semaines.