Un ex-salarié de la MAS Pierre-Launay sous les verrous après des violences sur un résident polyhandicapé


26 mai 2025

Un ancien salarié de la Maison d'accueil spécialisée (MAS) Pierre-Launay de Prémilhat a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis avec maintien en détention, ce lundi après-midi, par le tribunal correctionnel de Montluçon. Cet homme de 56 ans a été reconnu coupable de violences habituelles sur un résident de cet établissement, pendant plusieurs mois.

La victime ne voit quasiment plus. Ne parle pas. Ne s'exprime que par des cris. A partir de septembre dernier, son entourage a noté que cet adulte polyhandicapé était plus angoissé. Son sommeil était agité. Sa perte d'autonomie s'accélérait. Il y a cette évolution perceptible. Et puis il y a les blessures visibles. Ces hématomes. Ces saignement au niveau des oreilles. En accord avec le psychiatre de l'établissement, une caméra est alors placée dans sa chambre pour tenter de comprendre. Diffusées lors de l'audience du jour, les images qu'elles vont enregistrer sont glaçantes.

On y voit que la victime dort, lorsque le prévenu, encore en tenue de ville, entre. Il lui ôte brusquement sa couverture. Puis l'attrape sans ménagement par un bras, le pousse, jusqu'à le faire tomber du lit, la tête en arrière. Sans un regard vers le résident au sol, il quitte la pièce. Froidement. Devant cette vidéo accablante, le quinquagénaire, qui a depuis été licencié, n'a d'autre choix que d'admettre ce qu'il qualifie "d'erreur. Oui, je l'ai fait tomber volontairement, raconte-t-il, la voix tremblante. J'ai pété les plombs. Je n'étais pas dans mon état normal pour faire ça. Je n'ai pas d'excuse. J'ai des regrets".

Mais alors pourquoi cette violence gratuite, sur une personne si vulnérable? Celui qui s'était reconverti dans les métiers du médico-social depuis cinq ans évoque une fatigue extrême, un mal-être global. "J'étais démuni face à la situation", exprime-t-il. Face aux relances insistantes de la présidente, il finit par admettre que l'acte filmé n'est pas le seul. "Combien y'en a-t-il eu d'autres?", interroge la juge. "Je dirais cinq", répond-t-il, sans conviction.

"C'est un menteur invétéré, tranche le substitut du procureur. Il n'a pas un comportement réactionnel. Mais un comportement réfléchi et prémédité. C'est le comble de la lâcheté. Et il y a une forme de sadisme". Le représentant du parquet avait requis 18 mois de prison. Le tribunal a donc été assez nettement au-delà. Il a également prononcé une interdiction définitive de tout emploi dans le domaine médico-éducatif et social

La victime quant à elle, a retrouvé le sommeil et la sérénité, depuis le dévoilement des faits. Le compte-rendu d'audience complet diffusé dans nos journaux de ce mardi.