
19 mars 2025
Une affaire très glauque. Un Bourbonnais de 33 ans a été condamné à 12 mois de prison dont 10 avec sursis, ce mercredi après-midi, par le tribunal correctionnel de Montluçon. Il a été reconnu coupable de violences sur une jeune femme qui l'avait éconduit. Il avait également dégradé son véhicule.
La mise en scène était macabre. Des insultes écrites au sol avec du sel de déneigement. Avec d'innombrables bouts de scotch également, collés sur la voiture de la victime. Surtout, posée sur le toit du véhicule la tête d'un chat mort - dont il s'avère qu'il était décédé avant d'être décapité. Et, coincé sous la roue de secours, le reste du corps de l'animal. Lorsqu'elle s'apprête à amener ses enfants à l'école ce matin-là, cette habitante de Bézenet ne peut être que choquée. Totalement paniquée, elle appelle les gendarmes, en prenant le soin de parler anglais pour éviter que ses enfants ne comprennent.
Une mise en scène macabre donc. Mais aussi minutieusement préparée, l'auteur mettant également du sucre dans le réservoir d'essence. "Ce qui interroge, c'est cette préparation", lance d'emblée la présidente. Et une question : comment un agriculteur jusqu'ici sans histoire, pleinement impliqué dans son activité, soutenu par sa famille, a-t-il pu se laisser aller à un tel scénario lugubre, en pénétrant, en pleine nuit, dans le garage de celle qu'il avait rencontrée via un site de mise en relation entre agriculteurs?
Dans son box, cet éleveur de bovins fait profil bas. Rapidement, durant la procédure, il a admis les faits. A l'audience aujourd'hui, il s'est confondu en excuses. "Je regrette d'en être arrivé là, lance-t-il. J'ai honte". En toile de fond, une déception amoureuse. "J'ai eu des sentiments pour elle". Sans réciprocité, apparemment. Mais il reproche à la victime d'avoir instauré une certaine ambiguïté. "Elle ne m'a jamais clairement dit qu'elle ne voulait pas se mettre en couple avec moi". Alors, il admet une "volonté de (lui) faire peur, parce qu'elle m'avait menti". Le tout, sur fond de fatigue, pour quelqu'un qui ne compte pas ses heures, auprès de son troupeau.
Faire peur, "porter atteinte à l'équilibre psychique de quelqu'un par vengeance ou dépit", pour le procureur de la République, c'est une forme de violences. "Il a des traits de personnalité inquiétants. Il a eu surtout une grande détermination". Le représentant du parquet requiert 18 mois de prison dont 8 avec sursis.
La voix remplie de sanglots, le prévenu assure que la détention, depuis les faits, "l'a fait réfléchir. Ce que je veux, c'est m'occuper de mon exploitation". Un souhait exaucé. Si le tribunal le condamne à 12 mois de prison dont 10 avec sursis, il échappe à un maintien en détention. Il devra également indemniser sa victime, et a interdiction d'entrer en contact avec elle et de paraître à Bézenet et à Montmarault.
Le reportage diffusé dans nos journaux du jour.