On est passé sans doute tout près d’un drame, le 6 avril dernier sur les routes et chemins du bassin montluçonnais. Un automobiliste de 32 ans a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis hier, par le tribunal correctionnel.
Le mois dernier, au petit matin, cet habitant de Saint-Martinien avait pris absolument tous les risques pour fuir un contrôle de police. De Montluçon à La Chapelaude, où il avait fini par être interpellé après s’être réfugié, à pied, dans un bosquet, la course-poursuite s’était étalée sur une trentaine de kilomètres et avait mobilisé de gros moyens de police et gendarmerie.
Refus d’obtempérer aggravé, délit de fuite, feux rouges et stop grillés, circulation à vive allure dans des chemins ou sur les trottoirs… Il a été reconnu coupable de pas moins de 10 infractions. "Une scène digne d'un film américain... L'hélicoptère en moins", a imagé le substitut du procureur Christophe Da Costa.
Le récit de la longue scène est en fait totalement fou. Au volant du fourgon blanc pris en chasse, un homme repéré par les policiers car il ne portait pas sa ceinture de sécurité. A ses trousses sur les routes mais aussi des chemins fréquentés ce jour-là par piétons et VTTistes: deux voitures de police d’abord, puis 5 voitures de gendarmes. Un déploiement de moyens important au regard des scènes improbables qui se jouent alors, entre feux et stops grillés, dépassements dans les virages, embardées sur les trottoirs et même objets jetés par la fenêtre, en direction des forces de sécurité.
Bilan final : quatre voitures endommagées dont deux de police.. mais aucun blessé. "Un miracle", pour la présidente du tribunal. "Il a pris des risques oui, mais ces risques ne se sont pas transformés en catastrophe, nuance l'avocat du mis-en-cause maître Bertrand Chautard. Il n'y a pas eu d'accident. Il n'y a pas eu de blessés".
Quant aux raisons de cette fuite spectaculaire, l'automobiliste a expliqué qu’il avait agi sous la pression de deux passagers qu’il avait embarqués au petit matin, en sortie de boîte de nuit. "J’ai honte de ce que j’ai fait", a-t-il admis. Il conduisait sans permis depuis une condamnation pour des blessures involontaires par conducteur de véhicule terrestre, en 2017. Les prélèvements effectués ce jour-là avaient également permis d'établir qu'il conduisait sous l'emprise du cannabis et de la cocaïne.
Le compte-rendu d'audience complet diffusé dans nos journaux de ce jeudi matin.
A titre de peine complémentaire, le tribunal l’a également condamné à effectuer un stage de sensibilisation à la sécurité routière, et à une interdiction de circuler dans tout véhicule à moteur pendant un an. Le chauffard devra également indemniser les victimes.