C'est une affaire hors du commun qu'a jugé, ce mardi, le tribunal correctionnel de Montluçon. Un ancien facteur a été condamné à 24 mois de prison dont 18 avec sursis. Cet homme de 31 ans a été reconnu coupable de vols par personne chargée de mission de service public et d'atteinte au secret des correspondances par personne chargée de mission de service public. Durant trois semaines, en novembre 2024, il avait détourné près de mille lettres et colis destinés essentiellement à des habitants de Prémilhat, Domérat ou Montluçon.
Le compte-rendu d'audience complet diffusé dans nos journaux de ce mercredi.
Les enquêteurs avaient été mis sur sa piste grâce à des lettres retrouvés en nombre dans une poubelle sur le site des Réaux, sur les hauteurs de Montluçon. Les perquisitions menées au domicile de celui qui travaillait à La Poste depuis 2020 allaient alors permettre de mettre le main sur des centaines de lettres et colis. Des documents dans le cadre de succession, des faire-parts de naissance, mais aussi des chaussures, des vêtements, des téléphones, des casques audio, des têtes de lit.... Si une partie du butin avait pu être restituée aux propriétaires, certains objets avaient été vendus, via le compte Vinted de la compagne du mis-en-cause, condamnée finalement à six mois de prison avec sursis pour recel.
Elle a admis avoir empoché autour de 2.500 euros grâce à ces ventes. De "l'argent facile", alors que le couple attendait son premier enfant et qu'il devait également s'acquitter du paiement d'impôts. Devant les juges, comme lors de la procédure, l'ex-facteur a admis son rôle, sans détour. "C'était l'appât d'un gain un peu facile", a-t-il reconnu à la barre, alors qu'il avait parlé "d'une belle connerie", en procédure. Mais il a aussi pointé une "charge de travail importante" qui expliquait alors pourquoi il avait, dans un premier temps, emmené des lettres chez lui, au sortir de sa tournée, avec l'idée de les distribuer le lendemain.
Condamné en 2021 pour escroquerie, le trentenaire n'était plus éligible à une peine de sursis simple. Le tribunal l'a donc condamné à une peine mixte. En révoquant par ailleurs à hauteur de quatre mois, le sursis de la peine de 2021. Il devra également payer 5.000 euros à La Poste aux titres des préjudices d'image et de désorganisation.
Photo d'illustration.