Trouver une pharmacie ouverte, aujourd’hui dans l’Allier, va sans doute tenir de l’exploit. Les pharmaciens sont en effet appelés à la grève dans le cadre d’un mouvement national. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le mouvement s’annonce suivi : à Montluçon, seule la pharmacie des Fours à chaux, réquisitionnée par l’ARS, devrait être ouverte.
Dans le département, les professionnels tablent sur 90% de participation au mouvement. Une mobilisation quasiment jamais vue pour des pharmaciens vent debout contre un décret paru cet été qui réduit le plafond de remise sur les médicaments génériques. Une décision qui met en péril, disent-ils, l’avenir de nombreuses officines, et particulièrement dans un département rural comme le nôtre. "On a jamais été confronté à un tel ras-de-marée, image Jean-Michel Amar, pharmacien à Montmarault. Mathématiquement, c'est simple. Vous perdez 40.000 euros par an de trésorerie. C'est quasiment 30% de nos résultats. Si le décret en reste là, je me donne 5 à 6 ans avant de me poser la question de savoir si je vais pouvoir continuer dans ces conditions."
Une inquiétude partagée par la plupart des professionnels bourbonnais. Combien vont survivre à court et moyen terme? La profession est en alerte.
Les professionnels de santé pointent aussi l'impact sur les patients, dans un contexte déjà difficile de ruptures médicamenteuses de plus en plus importantes. "On arrive au bout, déplore la présidente de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officines de l'Allier, Bénédicte Bidet, en colère contre le gouvernement. Il y a du mépris. On le vit très mal parce que pendant le Covid, l'Etat nous a beaucoup sollicités. On a toujours été présents. Et là, on nous dit en gros, "on n'a pas besoin de vous, dégagez". C'est insupportable".
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L’Agence régionale de santé a donc réquisitionné une pharmacie par bassin de vie.