Ce sont deux informations majeures et pourtant, qui, pour beaucoup, sont certainement passées inaperçues au milieu de l’été. Il y a trois semaines maintenant, Imerys a annoncé le report de l’exploitation de la mine de lithium dans l’Allier, de 2028 à 2030. C’est la première fois depuis le lancement du projet que les délais de réalisation sont ainsi repoussés.
Mais l’autre information, c’est que le géant minier envisage désormais une exploitation de la carrière d’Echassières pendant 50 ans, au lieu des 25 minimum, annoncés dans un premier temps. Et si la multinationale veut investir aussi durablement dans l’Allier, c’est que l’étude de faisabilité du projet Emili a permis d’évaluer à la hausse la taille du gisement. Dans un communiqué, Imerys évoque des ressources présumées atteignant 373 millions de tonnes d’oxyde de lithium, ce qui fait du site d’Echassières l’un des 5 plus grands au monde pour ce type de ressources.
La société qui a également réévalué le coût de construction du projet : de 1 milliard initialement, il passe aujourd’hui à 1,8 milliards. En cause, l’inflation mais aussi, dit Imerys, l’intégration de facteurs environnementaux plus stricts. Pas une paille. L’industriel a donc annoncé se mettre en quête de partenaires à même de l’accompagner financièrement, le tout alors que le cours du lithium a beaucoup baissé, ces derniers mois. Voilà pourquoi la multinationale a décidé de se laisser deux ans supplémentaires pour faire aboutir ce qui s’apparente au projet du siècle, dans l’Allier.
Dans son communiqué, Imerys évoque également la « longueur du débat public et de certaines contraintes en matière d’autorisations » pour expliquer ce report. La multinationale française a également confirmé que la procédure d’obtention des autorisations pour l’usine pilote de Saint-Victor était en cours, avec une échéance fixée à la fin de ce troisième trimestre. On sait que le préfet de l’Allier a donné son accord et qu’il faut désormais la délivrance de l’autorisation environnementale.