"Il y a des moments où on a besoin de couper" : des agriculteurs de l'Allier font appel à un service pour s'offrir des vacances

C’est un mot qui a longtemps été banni des exploitations agricoles.

Des animaux à s’occuper, des champs à entretenir : les vacances n’ont longtemps tout simplement pas été une option pour les agriculteurs.

Les temps changent, peu à peu…. Et depuis une dizaine d’années, il existe à l’échelle du département, un service de remplacement.

Une association, en fait, sous la forme d’un groupement d’employeurs, auquel plus de 500 exploitations bourbonnaises adhèrent aujourd’hui.

Et qui permet donc de mobiliser des agents de remplacement pour pallier l’absence du chef d’exploitation.

Un service de plus en plus sollicité au fil des années… Et c’est d’autant plus le cas en cette fin d’été, une période un peu plus calme pour les agriculteurs.

A Saint-Marcel-en-Murat, Jérome Dafit s'est accordé une semaine de répit en cette fin de mois d'août. Cet éleveur de cochons et de vaches, associé en GAEC avec son frère, le dit sans détour, au sortir d'un été éreintant, "il y a des moments où on a besoin de couper. C'est la seule semaine de l'année où on essaie de couper. Cela permet d'avoir un peu plus de temps pour soi. Cela permet d'avoir au moins huit jours où l'on n'a pas cette astreinte.".

Pour le remplacer sur l'exploitation, Jérôme sollicite donc le service de remplacement. Un agriculteur formé, embauché par ce service, va assurer les travaux sur place, pendant son absence. "Il y a une prise de consignes en amont du remplacement, raconte nadège Truge, la responsable administrative de ce service. Il faut que le salarié sache quels travaux il aura à faire, où se situent les parcelles, les animaux". De quoi permettre à l'agriculteur de partir sereinement. 

Reportage diffusé dans nos éditions de ce vendredi.

Rien que ce mois d'août, plus de 70 remplacements vont être assurés pour congés dans l'Allier. En 2024, 166 adhérents au service avaient sollicité un remplacement pour pouvoir prendre des vacances.

Cela représentait 14.013 heures de remplacement avec un pic sur les mois d’août et de septembre.

Les congés ne représentent qu’un tiers des remplacements, le reste étant des remplacements pour maladies ou congés paternité ou maternité.

Photo d'illustration : Pixabay.