De la prison ferme pour les agresseurs d’un arbitre de football. Un ancien entraîneur et un ancien joueur de l’AS Saint-Angel ont été condamnés à 18 mois de prison dont 12 avec sursis, hier, par le tribunal correctionnel.
Le 1er décembre dernier, lors d’un match de D3 de District à Néris-les-Bains, le premier avait frappé l’arbitre au visage. Le second avait tenté de lui mettre un coup de pied alors qu’il était au sol, au seul motif qu’ils n’étaient pas satisfaits d’une décision arbitrale Des violences qui avaient causé une fracture du nez et 10 jours d’ITT à la victime.
Une audience surtout marquée par la prise de parole de l’arbitre agressé. Un arbitre avec 13 ans de pratique derrière lui, un passionné de foot "reconnu et apprécié", selon son avocat. "J’ai peur des représailles, raconte-t-il. Aujourd’hui, je suis psychologiquement instable". Car même s’il a repris le sifflet, les stigmates de l’agression semblent toujours présents.
S’il a reconnu une claque assénée plutôt qu’un coup de poing, l’ancien entraîneur, en défense, a assuré avoir pris du recul depuis les faits. "J’ai été trop loin", plaide cet homme déjà condamné pour violences conjugales. Pour son conseil, maître Celia Debord, celui qui vivait sa première expérience sur un banc a manqué de maturité. Lui a présenté à plusieurs reprises ses excuses... Au contraire de l'autre mis-en-cause, incarcéré depuis le mois dernier et une condamnation pour... violences avec arme.
Le compte-rendu complet diffusé dans nos journaux du jour.
A titre de peine complémentaire, les deux prévenus ont été interdits de pénétrer dans une enceinte sportive pendant 5 ans. Ils devront également payer 5.280 euros à leur victime au titre des préjudices subies. Partie civile dans ce dossier, l’Union nationale des arbitres de football dans l’Allier (UNAF) espère que ces sanctions pénales auront un effet.
Julien Alligier est le président de l’UNAF 03.
La commission de discipline du District de l’Allier avait suspendu l’ancien entraîneur pendant 25 ans et l’ancien joueur pendant 10 ans.
Photo d'illustration : JC.