30 janvier 2024
C’est une date qui restera peut-être, dans les décennies qui viennent, comme majeure pour l’avenir économique du bassin montluçonnais.
On savait déjà, évidemment, que le minerai serait extrait de la mine d’Echassières, au centre du département.
Document : Imerys.
En bout de processus, c’est donc le site de la Loue à Saint-Victor, tout près de Montluçon, qui a été retenu pour accueillir l’usine de conversion, là où le minerai sera transformé en hydroxyde de lithium, nécessaire à la fabrication de batteries pour véhicules électriques. Du pain béni pour un bassin montluçonnais en perte de vitesse et d'attractivité ? C'est en tout cas l'espoir du président de Montluçon co, Frédéric Laporte qui n'a pas caché sa "fierté" d'avoir su convaincre Imerys alors que d'autres sites dans l'Allier (Commentry, Saint-Pourçain) ou dans l'Ain (Saint-Vulbas) ont également été étudiés. "Cela donne au territoire une perspective beaucoup plus positive car on va vers une activité d'avenir dans l'industrie. C'est une étape dans la réindustrialisation de notre bassin", s'est réjoui Frédéric Laporte.
"Le site de la Loue cochait toutes les cases. Surface, accès à l'autoroute, au rail, au gaz, à l'eau. C'est ce qui fait aussi que c'est un projet 100% Allier, et nous nous en réjouissons", a commenté Alan Parte, vice-président en charge du projet lithium pour Imerys. Cette future usine de conversion sera donc construite sur trente hectares de surface, sur les anciennes pistes d'essai de Dunlop. Tout près du centre aqualudique. Imerys annonce la création de 200 à 250 emplois à terme.
Le porteur du projet a également insisté sur le caractère "responsable" du point de vue environnemental d'une activité qui ne manquera pas, dans les prochaines semaines, de susciter, si ce n'est des inquiétudes, au moins des interrogations. Parmi les arguments cités par Imerys, le fait que l'acheminement du minerai, depuis Saint-Bonnet-de- Rochefort, vers Montluçon se ferait uniquement par le rail. A ce titre, SNCF réseau a déjà engagé des études pour connaître l'état de la ligne Montluçon-Commentry-Gannat. En vue d'indispensables investissements.
Sur la question de la préservation de la ressource en eau, c'est un projet qui utilisera "5 à 15 fois moins d'eau que les projets de même nature en Amérique du sud, 2 fois moins qu'en Australie", a fait valoir Alan Parte. Pour l'usine de conversion de la Loue pour laquelle 600.000 mètres cube d'eau par an seront nécessaires, il y aura, assure Imerys, l'utilisation des eaux grises de la station d'épuration voisine. "Il n'y aura aucun prélèvement dans le Cher, a assuré Alan Parte, en précisant que 90% de l'eau serait recyclée".
Sur l’ensemble du projet, Imerys table sur un milliard d’euros d’investissements, 500 à 600 emplois directs, plus de 1.000 avec les emplois indirects. Un débat public aura lieu à compter du mois de mars, et jusqu'au début de l'été. Avec de nombreuses réunions au plus près des territoires concernés. Par la suite, Imerys espère tester son procédé avec la mise en service d'une usine de démonstration courant 2025. Avant une mise en service définitive en 2028, avec pour objectif la production de 34.000 tonnes d'hydroxyde de lithium par an. Lors d'un point presse ce matin, la préfète du département a assuré qu'elle oeuvrerait pour "raccourcir tous les délais" concernant les procédures administratives. "J'ai bien l'intention de faire avancer ce projet", a affiché Pascale Trimbach.